Hospitalisé depuis plusieurs jours à Bamako, Toumani DIABATÉ, le maître malien de la kora, a tiré sa révérence ce vendredi 19 juillet 2024, laissant derrière lui un héritage musical inestimable. Sa mort a suscité une vague d’hommages à travers le monde, soulignant son influence et son importance dans la musique mondiale.
“C’est Dieu qui donne la vie et qui donne la mort et c’est vers lui que nous retournons. Mon confident, mon pilier, mon guide, mon meilleur ami, mon cher papa s’en est allé à jamais,” a publié son fils, Sidiki DIABATÉ, sur les réseaux sociaux.
Né le 10 août 1965 à Bamako, Toumani DIABATÉ était issu de la soixante-et-onzième génération de musiciens dans sa famille, son ancêtre Djelimakan DIABATÉ ayant reçu la kora originelle. Son père, Sidiki DIABATÉ, était un joueur de kora renommé, connu sous le nom de “Roi de la kora”, et sa mère, Nama Koïta, était également une artiste respectée.
Toumani commence à jouer de la kora dès l’âge de cinq ans, inspiré par son père et son grand-père. À treize ans, il participe à la Biennale du Mali avec l’Ensemble de Koulikoro, remportant le prix du meilleur orchestre traditionnel. Il fait ses débuts sur la scène internationale à l’âge de 21 ans avec son premier album solo, “Kaira”, sorti en 1988. Cet album, enregistré en une seule prise, a été salué pour son approche innovante et virtuose de la kora. Toumani rejoint ensuite l’Ensemble instrumental national du Mali, tout en redéfinissant les contours et les frontières de la musique mandingue.
Au cours de sa carrière, Toumani DIABATÉ a collaboré avec de nombreux artistes de renommée internationale, notamment Taj Mahal et Ali Farka Touré. Suite à la sortie de l’album “In the Heart of the Moon” réalisé avec Touré en 2005, il remporte le Grammy Award pour le meilleur album traditionnel de musique du monde. Il a également été reconnu pour son album “Songhai”, qui a reçu le prix du meilleur album étranger de l’année en 1988. Toumani DIABATÉ a su ouvrir la kora à un public mondial tout en préservant ses racines traditionnelles. En 2014, il a sorti un album en duo avec son fils, Sidiki DIABATÉ, intitulé “Toumani et Sidiki”, qui revisitait des morceaux traditionnels tout en intégrant des thématiques contemporaines.
Non seulement un virtuose de la kora, Toumani DIABATÉ était également un ambassadeur de la musique malienne et mandingue. Son talent et sa capacité à fusionner des styles traditionnels avec des influences modernes ont contribué à la popularité de la kora sur la scène musicale africaine et mondiale. Il a également participé à des projets visant à promouvoir la culture malienne et à sensibiliser le public aux enjeux contemporains, comme la crise des migrants en Méditerranée.
Nous retenons de cet homme une empreinte indélébile sur la musique mondiale, qui continue et continuera d’inspirer des générations de musiciens à venir. Le Maestro est parti à jamais. Les cordes se taisent désormais.
Crédit photo : @ToumaniDiabatéofficiel
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