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Les autorités maliennes ont adressé une mise en garde musclée à des partenaires internationaux contre les menaces pesant sur un important accord de paix avec des groupes armés du nord, alimentant la crainte d'une reprise des hostilités.
Le colonel major Ismaël Wagué, a écrit récemment en termes vigoureux au ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, dont le pays est le chef de file de la médiation internationale qui appuie la mise en oeuvre de cet accord dit d'Alger signé en 2015.
Il accuse de violations répétées l'un des signataires de l'accord, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA), alliance de groupes indépendantistes et autonomistes à dominante touarègue.
Il remet en question le crédit de la médiation qui associe l'Algérie, l'ONU, des organisations africaines et des partenaires étrangers.
"Le comportement de certains mouvements constitue une entrave à la paix", dit le ministre. Il accuse la CMA de "collusion de plus en plus manifeste avec les groupes terroristes".
"Le gouvernement mettra tout en œuvre pour atteindre ses objectifs, quels qu'en soient le prix et la forme", dit-il, en citant la souveraineté parmi ces objectifs.
"Le gouvernement, tout en restant attaché à la mise en oeuvre intelligente de l'accord, rejettera d'office toute accusation qui serait de nature à le tenir responsable des éventuelles conséquences de sa violation", prévient-il.
Aucune réaction n'a été obtenue de la part de la CMA.
Cet avertissement intervient dans une période de vives tensions entre Bamako et les signataires de l'accord, au premier rang desquels la CMA. Le doute va grandissant sur l'avenir de l'accord.
Le voisin algérien et la médiation s'emploient depuis des semaines à sortir de l'impasse. La lettre du colonel major Wagué est datée du 24 février, avant donc que le président algérien Abdelmadjid Tebboune ne reçoive des représentants de la CMA dimanche.
"Certains mouvements, précisément ceux de la CMA, n'ont cessé de violer l'accord", écrit le colonel major Wagué. Il cite l'établissement de postes de commandement par la CMA, la délivrance d'autorisations de déplacement sur des sites d'orpaillage, ou encore le fonctionnement d'un tribunal islamique à Kidal, tout cela sans approbation gouvernementale.
Ces agissements ainsi que "l'absence de réaction de la médiation jettent un discrédit sur cette dernière", dit-il.
Joliba FM avec l'AFP
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