Rap : Wizy Wozzo, le rappeur qui fait l’apologie du viol collectif
Dans l’une de ses chansons circulant sur les réseaux sociaux, un jeune rappeur malien répondant au nom de Wizy Wozzo incite au viol collectif. Un acte vu comme une atteinte aux valeurs de notre société par plusieurs internautes et défenseurs des droits des femmes.
« Quelqu’un peut-il faire parvenir au procureur de la commune IV (C4) : “Une fille qui ne te veut pas doit être violée en groupe.” Oui, c’est ce qui est dit ici et à plusieurs reprises », le dénonce Megui Sacko, une internaute sur son compte Facebook.
Atteinte à la pudeur et apologie du viol collectif, voilà ce à quoi un jeune rappeur du nom de Wizy Wozzo s’adonne dans l’une de ses chansons intitulée « Anhan ». Pourtant, le titre extrait de sa mixtape « Mort de rire » sorti en mars 2021 était resté dans l’anonymat, car ledit rappeur était alors très peu connu des fans du rap malien. Ce n’est que récemment, à la suite de son passage sur des plateaux télévisés que beaucoup se sont intéressés à sa musique, mais apparemment pas sans déception. Car les paroles des chansons du jeune homme sont, selon certains mélomanes, contraires aux valeurs morales de notre société.
En effet, dans la chanson qui défraye la chronique, notamment sur Facebook, on entend l’artiste reprendre à quatre reprises : « Ni go yé i dôgôya, cha ka la », dans des propos en langue bambara qui peuvent être traduits littéralement par « si une fille te manque du respect, organise un viol collectif contre elle ». Ces paroles font l’apologie du viol collectif.
« C’est à travers mon jeune frère de sept ans que j’ai découvert cette chanson. Il la chantait à la maison. Je ne faisais pas attention à ce qu’il chantait jusqu’à ce que le “Cha” attire mon attention. Je crois que l’auteur de cette chanson mérite d’être puni par la loi. Nos filles et garçons sont en insécurité́ avec de telles chansons », nous confie Sadya Touré, présidente de l’association Mali Mousso.
« Le viol est un délit, en faire l’apologie est un aussi délit. Quel message ce genre de chanson envoie-t-il aux plus jeunes ? Normaliser le viol ? Une fille n’a-t-elle pas le droit de dire non aux avances d’un garçon ? » s’interroge Awa Mah Camara, journaliste à l’ORTM et membre du réseau des jeunes féministes d’Afrique de l’ouest.
Le « Cha », selon Hassane Mamadou Mariko, un autre internaute, serait tiré de l’argot de la rue qui signifie avoir des rapports sexuels à plusieurs avec une fille, en général qui est d’accord ou pas pour son copain, mais pas celui de ses potes. Ce dernier condamne et demande aux autorités de prendre des mesures de censure, comme le stipulent les articles 224 et 225 du Code pénal.
Youssouf Koné
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